La création : voyage et turbulences

Dans cet article, Lode partage ce qu'elle vit et ressent lors de la création d'une nouvelle sculpture.

LES COULISSES DE L'ATELIER

Lode

11/15/20252 min read

Photo de Lode, Artiste sculpteur, en train de créer dans son atelier.
Photo de Lode, Artiste sculpteur, en train de créer dans son atelier.

La réalisation d’une nouvelle sculpture est toujours très intense. L’idée mijote le plus souvent depuis plusieurs semaines, voire des mois, et il n’y en a pas qu’une ! Alors, je les note, je fais des croquis, je réfléchis aux matières à utiliser, à la cohérence avec le message que je veux délivrer, à la faisabilité du projet, et c’est presque sans fin.

Et puis, je me lance dans l’aventure. Je me retrouve alors devant l’argile et là, le voyage commence et il est souvent accompagné de turbulences. Je me retrouve plongée dans une réflexion intense, absorbée mais aussi envahie par des moments de doutes.

Est-ce que c’est vraiment réalisable ? Suis-je à la hauteur ? Comment je vais pouvoir intégrer une partie en résine, et puis l’éclairage ? Il faut dire que je ne choisis pas la facilité. Bah oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?

Je crois que j’ai besoin de me challenger, de me mettre dans l’inconfort. Mais c’est pour la bonne cause, faut bien peaufiner mon style, m’affirmer comme artiste (à moi-même surtout !) et me renouveler ! Bref, ma vie d’artiste c’est tout un programme !

Et puis, mes mains entrent en contact avec l’argile, modèlent la forme, ajoutent de la matière, en retirent parfois. La malléabilité de la terre m’offre une grande liberté mais je me freine, m’impose des temps de pauses, de réflexion. J’attends que l’argile soit plus ferme pour poursuivre. J’utilise des supports externes ou des armatures internes (un peu comme un squelette) pour soutenir la matière.

Ici, c’est l’expérience qui parle ! Je me souviens de ces têtes qui s’affaissent et font disparaître le cou sous le poids de la matière. Je me souviens des heures de travail détruites par mes mains. Je me souviens de mon découragement, des mots pas sympas que je me suis dit.

Mais je me relève à chaque fois. Je me nourris de mes expériences. Je recommence avec mes doutes, mes challenges, mon envie de transmettre et d’amener une réflexion collective.